mardi 19 mai 2015

Plonger

Au bord du lac, il y a une piscine, dans cette piscine, il y a un plongeoir.

Un grand. Plus grand que celui que je fréquentais gamine avec de délicieux frissons dans le ventre, qui culminait à cinq mètres, et c'était déjà beaucoup. Non, celui-ci, il monte à dix.

ça me fait envie.

Je suppose qu'il y a la profondeur qu'il faut en-dessous. Enfin j'espère.

ça me fait envie, parce que j'imagine que si j'arrivais à sauter du dix mètres, ça exorciserait ces flashs envahissants qui me réveillent en sursaut ou viennent me terroriser par surprise au milieu du jour, où je vois les êtres que j'aime tomber accidentellement de mortelles hauteurs.

J'espère que si j'arrive à sauter du dix mètres ça satisfera quelque chose en moi, qui arrêtera de réclamer que je me précipite dans le vide et de faire hurler l'angoisse dès que je m'approche d'un rebord. J'ai pas envie de mourir, en ce moment. Pas du tout. Mais trois minutes sur un balcon et il faut que je m'éloigne, envahie d'images où j'escalade la rambarde.

Ou alors peut-être que c'est le contraire. Peut-être que si j'arrivais à sauter du dix mètre, ça banaliserait la chute. Peut-être que ça me décomplexerait tellement que je serais tentée de reproduire le truc à une hauteur qui ne surplomberait que du béton. Je me soupçonne parfois d'être d'une stupidité confondante.

Bref, le grand plongeoir. J'hésite encore.

2 commentaires:

  1. Je l'ai fait une fois dans ma vie, adolescent, dans une piscine en Allemagne où j'étais hébergé par un correspondant. Nous allions presque tous les jours à cette piscine et je ne compte pas le nombre de fois où j'ai monté les marches de ce plongeoir avant de faire demi-tour.
    Bref, au bout de quelques jours, j'ai fini par plonger, j'ai eu un peu mal à l'arrivée et je n'ai aucune intention de recommencer, que ce soit pour pénétrer l'eau chlorée ou le béton armé.

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  2. au bord de mon lac, il y a une jolie piscine avec un plongeoir au dessus du lac. 10 m aussi. Je regardais gamine les gens sautaient. mais je n'y suis jamais allée.
    Pour vaincre cette envie de passer par dessus la balustrade ( comme vous ) je cherche le vide à mon allure. Je me teste, fais demi tour au bord d'une crête montagneuse, m’assoie dans l'alpage trempée de sueur et le corps tétanisé et puis saute en parapente en toute inconscience et juste parce que je ne veux pas me laisser diriger par une peur.
    c'est pénible ce vide. mais ça se dompte... je le crois en tout cas.

    ( j'ai sauté dans une sorte de grotte artificielle et bien.... aie aie ... pour les seins. faut vraiment bien se protéger avec les bras ! )

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