mardi 28 octobre 2014

Célébration

C'est en détachant mon vélo au sortir de la réunion que j'ai remarqué le brouillard. Et là, impossible de rentrer chez moi : il me faut foncer dans le brouillard à vélo dans la nuit.

Prendre n'importe quel chemin. Celui qui se présente. Celui que je connais le mieux. Le but n'est pas le but, mais le chemin : profiter du brouillard. Ce chemin que je prends presque sans y penser me mène chez vous, mes amis, qui à cette heure dormez je l'espère : je ne vous dérangerai pas. Il mènerait aussi à ta petite maison planquée sous les arbres ; mais ce n'est pas ce soir encore que je débarquerai chez toi à l'improviste, pour voir.

La dynamo chante avec douceur, le phare promène devant moi un pulsant pinceau.

Les pistes où je m'engage sont un magnifique tunnel de brouillard.

Mon sourire devient extatique. En passant je fais des high-five aux branches pendantes des arbres.

Il faut me refréner. Je ne sais jusqu'où j'irais, emportée par mon brumeux délire.

Mon culte n'est pas solaire. Il est de la brume fraîche et dense qui invite au jeu, adoucit, enveloppe et fait du monde un secret.

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