lundi 21 juillet 2014

Toutes les Judith, les Salomé

Dans ce musée à chaque salle on butait sur ces femmes dansant en brandissant une tête coupée sur un plateau. Autre légende, même histoire, symbole de la femme séductrice et cruelle qui, par le caprice de son pied léger, fait tomber le grand homme.

Mais ces tableaux sont peints par des hommes, inspirés d'histoires par des hommes racontées ; si l'on écoutait la parole des femmes, et si par des femmes elle était mise en oeuvres d'art, les musées ne seraient-ils pas emplis de jeunes hommes mutins et gracieux cabriolant autour de fortes femmes décapitées en leur nom ?

Aussi ces tableaux ne nous disent-ils rien sur une soi-disant nature perverse de la femme, mais sur la nature du désir lorsqu'il n'est partagé ; car par ton refus tu me crucifies, tu me saignes, tu m'abats, et c'est une douleur que je ne voudrais m'épargner.

Plus belle que d'essayer de forcer ton refus.
Plus belle que d'en concevoir du ressentiment.
Plus belle que n'avoir rien senti.

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